[Reportages] Chemins d’école, chemins de tous les dangers

Au Népal, le petit Ajit et ses camarades bravent tous les obstacles pour se rendre à l’école depuis leur village perdu de Kumpur, perché à 4 000 mètres d’altitude. Des bêtes féroces rôdent le long de leur chemin, et les enfants doivent traverser, au péril de leur vie, le fleuve le plus dangereux de toute la contrée : le Trisuli. Seule une nacelle montée sur un câble rouillé permet d’atteindre la rive opposée et les aînés sont chargés de veiller sur les plus petits. Une fois arrivés, une autre menace les attend : l’autoroute et son trafic infernal, où tous espèrent être pris en stop. Pendant deux semaines, Joachim Förster a partagé les trajets quotidiens de ces enfants au courage extraordinaire.

 

Kenya: À 6 heures, le jour se lève sur la savane kenyane. Moseka, 8 ans, veille depuis deux heures déjà sur les chèvres et les vaches appartenant à sa famille, avant de se mettre en route pour l’école. Commence alors une aventure des plus dangereuses : sur leur chemin, le jeune garçon et ses camarades doivent prendre garde aux lions, hyènes, éléphants et autres animaux sauvages. Pour éviter tout accident, les enfants appliquent rigoureusement les règles de survie apprises dès leur plus tendre enfance…

HIMALAYA: Dans le village reculé de Zangla, situé à 4 000 mètres d’altitude, le jeune Motup et son père se préparent à une marche d’au moins quatre jours pour atteindre la ville de Leh, où se trouve l’internat du garçon. Il s’agit du plus long circuit du monde pour aller à l’école : 100 kilomètres à parcourir sur le Tchadar, une rivière gelée. Mais la glace peut céder à chaque instant et laisser place à de violents courants. Les écoliers et leurs accompagnateurs sont alors contraints de faire de longs et dangereux détours par les gorges escarpées…
 Sibérie: Avec une température moyenne de – 40° C en hiver, les cinq cents habitants de Oimjakon, en Sibérie orientale, veillent à ne pas rester dehors trop longtemps pour ne pas mourir de froid. Aliocha, 8 ans, part tout de même à l’école tous les matins emmitouflé dans plusieurs couches de vêtements chauds. Seule exception : lorsque la température descend sous – 54° C, il est dispensé de cours… Le froid rythme en effet la vie des villageois, et personne ne le sait mieux que Gregori, le chauffeur du bus scolaire. Le contrôle méticuleux de son véhicule est absolument indispensable, car une panne de moteur pourrait être fatale à ses petits passagers. Comment les villageois d’Oimjakon vivent-ils cet environnement hostile ? Quelles sont les motivations de ces enfants qui bravent les températures les plus froides du monde pour s’instruire ?