La Rando en tête des sports pratiqués par les Français

Ces dernières années, la randonnée pédestre s’est hissée en tête des sports pratiqués par les Français. Nous serions 20 millions à marcher régulièrement ou de temps en temps. Équipement, voyages, guides, hébergement… Le marché est énorme et ne cesse d’évoluer. La randonnée n’est pas un sport loisir nouveau. Mais elle connaît un très fort engouement depuis le début des années 2000.

Difficile toutefois d’avoir des chiffres précis, aucune étude n’ayant, pour l’instant, fait le tour de la question. On sait seulement qu’en 2013, 4,7 millions de paires de chaussures de marche ont été vendues en France. Sans compter les chaussures de trail dont l’usage est détourné pour la rando. On sait aussi que la Fédération française de randonnée compte, à présent, plus de 215.500 licenciés, contre 110.000 en 1998 et 91.000 en 1991. Autres paramètres, plus économiques cette fois, la place sans cesse croissante que prend cette activité dans les magasins de sports. À Décathlon Morlaix (Finistère), par exemple, cinq allées, soit dix rayons, sont consacrées à la rando et aux produits annexes (petit matériel de camping, vaisselle, nutrition, GPS, etc.). « En Bretagne, la rando, comme les sports d’eau, apparaît beaucoup en entrée de magasin. C’est un signe », souligne un des responsables du rayon.

Pourquoi ce succès ? L’appel des grands espaces, le besoin de retisser un lien avec la nature, sans nul doute. Mais aussi le fait que c’est une activité que l’on peut pratiquer en famille, entre amis. Et c’est gratuit. Il suffit de s’informer sur le parcours que l’on veut effectuer, de mettre un pied devant l’autre et de suivre le balisage.

La Bretagne quatrième région française

La Bretagne, qui offre une infinie variété de paysages, est devenue une région de prédilection pour les randonneurs. Elle offre 11.000 km de sentiers – sur les 180.000 recensés en France – dont l’incontournable GR 34 qui court sur 2.000 km le long des côtes. « Quelque 16.200 Bretons sont adhérents aux 236 clubs affiliés à la Fédération française de randonnée. En termes de licenciés, c’est la quatrième région de l’Hexagone », précise Maud Relion, chargée de mission à la FFR-Bretagne. Sans oublier les milliers d’autres qui se lancent sur les chemins, en toute indépendance, sans adhérer à la FFR.

 

L’activité randonnée tire l’économie régionale vers le haut en favorisant le tourisme. « Récemment, une étude menée avec le Comité régional du tourisme a prouvé que 40 % des touristes venaient en Bretagne pour marcher. C’est énorme », poursuit Maud Relion.

50 à 60 euros de retombées par jour et par randonneur

Sur place, les retombées sonnantes et trébuchantes ne sont pas négligeables. Car un randonneur en itinérance dépense entre 50 et 60 euros quotidiennement pour son logement et sa nourriture. Le marcheur ne peut s’encombrer de beaucoup de choses. « Après une journée de marche, il va plutôt privilégier le confort. Il va donc choisir une chambre en gîte ou à l’hôtel. Mais aussi, souvent, un restaurant le soir. Il ne se contente plus de deux pommes et d’un biscuit. Il achète aussi des produits locaux », précise Pierrick Gavaud, ancien permanent de la FFR, devenu co-organisteur du salon de la Randonnée de Rennes (lire ci-contre). Le profil du randonneur-type est intéressant. Il adhère à une association, est âgé de 49 à 80 ans et bénéficie d’un pouvoir d’achat assez important.

La FFR s’est donné pour but d’aider au développement de services annexes. Comme les séjours clé en main avec, pour ceux qui le désirent, un guide accompagnateur ou encore la prise en charge des bagages entre deux étapes. Comme en Haute-Loire où ce service est assuré par une entreprise privée, la Malle Postale, qui met aussi à disposition des navettes vers les grands itinéraires. Un atout supplémentaire pour le développement de l’activité.

Le patrimoine a la cote

Ces derniers mois, les professionnels ont noté que les randonneurs fidélisaient leur pratique en étant plus réguliers. Mais aussi qu’ils la diversifiaient. « On a vu apparaître d’autres formes de randonnées, poursuit Maud Relion, de la FFR Bretagne. Comme la marche nordique, de plus en plus pratiquée. À l’heure actuelle, 34 clubs bretons sont affiliés chez nous. Ces pratiquants sont généralement plus jeunes que les randonneurs. »

On note aussi un réel engouement pour les circuits à thèmes ou patrimoniaux, comme l’explique Pierrick Gavaud. « Les gens veulent donner un sens à la randonnée. On retrouve cette demande dans les séjours découverte à l’étranger qui sont toujours très en vogue auprès d’une clientèle qui ne veut pas s’embarrasser de l’organisation d’un séjour à l’étranger ».
Source:  Le Télégramme