Everest: Kilian Jornet veut battre le record

Kilian Jornet everestIl est arrivé ce mardi matin au Népal. Kilian Jornet s’apprête à tenter un des plus gros défis de sa vie d’alpiniste : établir un record de l’ascension de l’Everest et ainsi boucler son projet « Summits of my life ». « L’Everest sera probablement une des ascensions les plus exigeantes que je n’ai jamais tenté. Cela va être une expérience enrichissante, je vais apprendre beaucoup sur la manière dont mon corps réagit à la haute altitude et comment appliquer la méthode de progression « alpine » à l’Himalaya. Je prépare ce défi depuis des mois et j’ai hâte de commencer. Le projet « Summits of my life » m’a toujours poussé dans mes retranchements et cela ne sera pas différent cette fois », déclarait Kilian Jornet, sur le point de s’envoler pour le Népal.

Au Népal, l’ultra-terrestre catalan y est arrivé ce matin, en compagnie de l’himalayiste Jordi Tosas et de ses deux guides/caméramens Sébastien Montaz et Vivian Bruchez. Si le premier a produit une grande partie de ses films, le second a déjà assuré sa sécurité sur la plupart de ses projets en montagne, de la pente raide dans le massif du Mont-Blanc à ses records sur le Cervin (SUI) ou l’Aconcagua (ARG).

Une partie de l’équipement de Vivian Bruchez, qui sera en charge de la sécurité de Kilian Jornet sur l’Everest. (VivianBruchez/D.R)

Quelle voie vers le sommet a choisi Kilian Jornet ?

Il n’a bien sûr pas choisi la voie normale népalaise, certes peu technique mais loin d’être adaptée à un record de vitesse. Car si Kilian Jornet préfère ne pas trop s’exprimer pour le moment sur la perspective d’établir un record d’ascension sur l’Everest, c’est bien une des choses qu’il viendra chercher sur les pentes du Toit du monde. Kilian Jornet « attaquera » le sommet par sa face nord – le versant tibétain de l’Everest – via un itinéraire peu emprunté, en choisissant selon les conditions la voie Norton ou Horbein, deux solutions techniques et plutôt engagées.

L’itinéraire peu emprunté que tentera Kilian Jornet sur l’Everest. (summitsofmylife/D.R)

Il déclenchera le chronomètre du monastère Rongbuk à 5000m d’altitude. Il aura alors 30 kilomètres à parcourir pour atteindre le camp de base avancé Zombie Camp (6500m) et s’engagera ensuite dans la face vers le sommet. Un total de plus de 3800m de dénivelé positif avec près de 2300m sur un terrain de très haute altitude, très exigeant.

Il progressera comme à son habitude de la manière la plus rapide possible, sans camp d’altitude, sans oxygène artificielle et sans corde fixe. Il ne prendra avec lui que le strict nécessaire et a choisi un matériel très léger et minimaliste.

Le matériel de Kilian Jornet pour sa tentative sur l’Everest. (summitsofmylife/D.R)

Kilian Jornet a ainsi fait développer un certain nombre de prototypes, qui lui permettront de progresser plus efficacement. Des piolets ultra-légers notamment, mais aussi un nouveau système de chaussures…

Le prototype de chaussures de haute altitude ultra-light développé pour l’expédition. (Salomon/D.R)

«Ce n’est que de cette manière que je pourrai avancer rapidement. Avec cet équipement, j’accrois ma vitesse. Mais nous sommes aussi conscients d’augmenter la prise de risques. Nous acceptons de prendre ces risques, car tout bien pesé, c’est la manière dont nous aimons progresser en montagne », assume le Catalan.

Une logistique minimaliste, un entraînement plutôt novateur (beaucoup de kilomètres parcourus et de temps passé en altitude) et un gros challenge, voilà ce qui a fait la marque de fabrique des projets de « Summits of my life ». Kilian Jornet précise d’ailleurs qu’il n’est pas certain de parvenir de cette manière au sommet de l’Everest. Il se donne en tout cas huit semaines pour tenter de réaliser son défi.