Une bibliothèque de la fin du monde

Et si la fin du monde était pour demain? Bon, d’accord, cela fait un peu alarmiste, mais avec l’élection de Donald Trump, l’horloge de l’apocalypse n’a jamais été aussi proche de minuit depuis 1953 et le début de la course à l’armement nucléaire.

Il serait peut-être temps de penser à stocker nos connaissances. Juste au cas où. C’est en tout cas ce que propose la société norvégienne Piql, qui a ouvert lundi 27 mars une sorte de gigantesque bibliothèque sécurisée, cachée sous une montagne sur l’île du Spitzberg, à 1000 km du pôle Nord.

L’idée: permettre aux gouvernements, organisations, mais aussi aux entreprises et particuliers de copier leurs informations et données les plus importantes dans un lieu sûr, précise LiveScience.

Cet « Arctic World Archive sera un héritage digital de données précieuses pour le monde », affirme la société dans un communiqué. Physiquement, le lieu de stockage est une partie d’une ancienne mine désaffectée qui héberge déjà une autre arche de Noé: la Réserve mondiale de semences du Svalbard.

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Celle-ci, créée en 2008, contient 541 millions de graines de plus de 843.000 espèces différentes de plantes et se situe dans une zone démilitarisée.

Elle a d’ailleurs servi lors du conflit syrien, pour reconstituer les stocks dans les pays voisins de la Syrie dévastée par la guerre.

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Des données stockées… sur une pellicule photo

L’Arctic World Archive veut faire la même chose, mais avec toutes sortes de données. Textes, photos, vidéos, peu importe. Mais si la Réserve mondiale de semences est non lucrative et financée par la Norvège et des ONG internationales, ce n’est pas le cas de cette bibliothèque de la fin du monde.

Contactée par Le HuffPost, la société a confirmé que le stockage de données est payant, même si l’initiative est avant tout destinée à « sauvegarder les informations mondiales ». Pour autant, Piql affirme ne pas encore pouvoir communiquer le prix du billet d’entrée.

Pour l’instant, l’Arctic World Archive est hébergé par la Réserve mondiale de semences. Mais Piql prévoit justement d’aménager une zone à part, avec sa propre porte d’entrée.

Les gouvernements brésiliens et mexicains ont déjà archivé quelques éléments de leur histoire, comme leur constitution. Des représentants brésiliens et mexicains étaient justement présents pour l’ouverture, le 27 mars.

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Des QR codes sur des microfilms

Le système de stockage est d’ailleurs bien particulier. Les données ne sont pas archivées sur des disques durs, mais « imprimées » sur des films photosensibles, comme les pellicules des appareils photos argentiques. C’est la spécialité de Piql, fondée en 2002. « Nous enregistrons des données comme des gros QR codes sur des films », explique Rune Bjerkestrand, le PDG, à LiveScience.

Un stockage physique de ce type implique qu’il est impossible de modifier les données sauvegardées. De plus, ce nouveau type de microfilm est conçu pour se conserver au moins 500 ans.

Il y a évidemment une contrepartie: la taille. Ainsi, une bobine de 40 cm de diamètre ne peut stocker que 120 Go de données. C’est peu, quand on sait qu’une carte microSD de la taille d’un ongle dispose de deux fois plus d’espace.

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source: huffpostmaghreb